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Chronique : Les poteaux carrés, de Laurent Seyer


1976, Sardou chante "Je vais t'aimer", l'esprit de Johnny brûle pour Gabrielle. Et si Jeanne Manson propose de faire l'amour avant de nous dire adieu, Monsieur Eddy préconise quant à lui de ne pas faire de boogie woogie.

Cette année-là, c'est aussi boule à facettes et pattes d'eph, le disco déferle sur la France. Abba, Boney M, les Bee Gees et bien d'autres font danser le monde.

Il flotte encore sur la France l'insouciance et le bonheur de l'après-guerre et des trente glorieuses.

Cette année-là, plus qu’une chanson, c’est un véritable hymne tout droit venu Forez qui envahissait la France et le cœur des français. Un hymne à la gloire d’une bande extraordinaire qui fit vibrer tout un pays, un hymne à la gloire de magiciens qui transformèrent notre hexagone en un chaudron bouillonnant, un hymne à la gloire des rois du ballon, un hymne à la gloire de l’AS Saint-Etienne : "Allez les verts".

Loin de l’effervescence du chaudron, un petit garçon de 14 ans, Nicolas, vit en banlieue parisienne. Lorsque ses parents se séparent sa vie bascule. Le départ de sa mère créé un vide immense au fond de lui qu’il comble aussitôt par Rocheteau et sa bande. Ils deviennent alors son unique raison de vivre.

À travers chaque moment fort de la finale de la coupe d’Europe opposant l’ASSE au Bayern de Munich, le jeune ado raconte les faits marquants de sa courte existence : l’absence d’amour, le divorce de ses parents, la vie de sa grand-mère, ses relations avec sa nouvelle famille et ses amis.

Ce 12 mai 1976 se joue le match de sa vie.

Ce premier roman de Laurent Seyer m'a profondément ému.

Agé de 16 ans à l'époque, mon père ne devait pas penser un seul instant aux enfants et au fils qu'il aurait plus tard. Mais il m'a souvent raconté l'épopée des verts, les rues désertes les soirs de matchs, de l'ange vert ou encore des courses de Bathenay (que nous avons eu le bonheur de rencontré ensemble).

Mon père m'a ainsi transmis sa passion pour le foot et si je n'ai pas vécu cette folle aventure de Saint-Étienne, je la connais par cœur un peu comme on connaîtrait une histoire de famille que se transmet de génération en génération.

Le club de mon enfance, celui que je porte dans mon cœur, celui pour lequel j'ai hurlé à m’en casser la voix, celui pour lequel j'ai pleuré autant de joie que de tristesse, celui qui coule dans mes veines est et sera pour toujours le CS Sedan Ardennes.

Enfant, ce club était ma famille de cœur, son stade l'endroit sur terre où je me sentais le mieux.

Les stades représentent toujours pour moi un espace de liberté, un endroit où tout s'oublie et quelques-uns de mes plus beaux souvenirs se trouve dans cet antre sacrée.

Sans doute me suis-je aussi un peu reconnu dans ce garçon un peu solitaire ne vivant que pour son club.

Cependant ce roman tient sa force de la capacité qu'à eu l'auteur de retransmettre aux lecteurs les sentiments de l'enfant lorsque tout autour de lui s'effondre, lorsque le monde des adultes vient le détruire sans crier gare.


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