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Angeac-Charente est une commune située à l'ouest du département de la Charente, à 18 km à l'ouest d'Angoulême et à 9 km à l'est de Jarnac, sur la rive sud de la Charente.
Elle est aussi située à 3,5 km de Châteauneuf-sur-Charente qui est le chef-lieu de son canton et à 21 km de Cognac.
La D 10, d'Aubeterre à Jarnac par Montmoreau, Blanzac, Châteauneuf et Saint-Même, qui passe au sud-ouest de la commune, est la route la plus importante. Des routes départementales de moindre importance traversent la commune, comme la D 154 et la D 404 qui dessert le bourg et traverse la Charente.
La voie ferrée d'Angoulême à Saintes traverse la commune à 300 m du bourg, mais la gare la plus proche est celle de Châteauneuf, desservie par des TER entre Angoulême, Jarnac, Cognac, Saintes, Saujon et Royan.
La commune occupe le calcaire datant du Crétacé, comme les zones situées au sud et sur la rive gauche de la Charente entre Angoulême et Cognac.
Le Jurassique supérieur occupe toutefois une étroite bande (de moins de 200 m) en bordure de la vallée de la Charente, entre chez Liauroy et Ortre. Il s'agit du Purbeckien, marnes, argiles et gypse de la fin du Jurassique mordant sur la période du Crétacé inférieur, et amorçant la zone du Pays-Bas située plus à l'ouest.
Le Crétacé supérieur s'étage entre le Cénomanien dans les parties basses, le Turonien (ou Angoumien) au centre et le Coniacien sur les hauteurs au sud-ouest de la commune. Une cuesta sépare le Turonien inférieur du Turonien supérieur (calcaire plus dur, à rudistes), et marque le bord sud de la vallée de la Charente, entre Lasdoux et chez Guignard. On retrouve cet escarpement vers l'est en direction de Châteauneuf, La Couronne et le plateau d'Angoulême, et vers l'ouest en direction de Saint-Même.
La vallée de la Charente est occupée par des alluvions du Quaternaire. Ces alluvions sont récentes pour la partie inondable, et plus anciennes sur une terrasse entre le bourg et Ortre.
Pour sa dixième campagne de fouilles, l'équipe de paléontologues d'Angeac-Charente, près d'Angoulême, est de nouveau tombée sur un os, et quel os : un colossal fémur de dinosaure de 2 mètres et 400 kilos, en très bon état malgré ses 140 millions d'années.
C'est déjà la découverte en 2010 d'un fémur de sauropode, dinosaure géant herbivore et quadrupède, qui a fait naître la réputation de cet endroit "unique", véritable joyau du crétacé inférieur, situé entre Cognac et Angoulême, à proximité du fleuve Charente et en plein vignoble.
Depuis les débuts des fouilles, Angeac est un gisement inépuisable : environ 7.000 pièces et 70.000 fragments mis au jour, sur 750 mètres carrés, selon Ronan Allain, paléontologue au Muséum national d'histoire naturelle à Paris. "C'est blindé d'os", se régale ce rare spécialiste français des dinosaures. Il aime à comparer le site à une "scène de crime" qu'il faut exhumer pour l'analyser aux fins d'"enquête policière". Une enquête qui n'est pas prête d'être bouclée vu la richesse des lieux.
A Angeac, c'est tout un écosystème qui apparaît grâce aux gestes attentionnés et précis d'une quarantaine de personnes, bénévoles, étudiants et professionnels: de la végétation, des invertébrés et déjà 45 espèces de vertébrés, dont plusieurs de dinosaures, notamment les derniers stégosaures connus et des ornithomimosaures (dinosaure-autruches), sans compter le sauropode géant.
Il y a 140 millions d'années, c'était un environnement très humide, subtropical, "un peu comme les bayous du sud des Etats-Unis", dit M. Tournepiche. "Il y avait un cours d'eau et des grands conifères, poursuit M. Allain. Batraciens, crocodiles, tortues et poissons vivaient dans ce marécage. Sur la terre ferme, des dinosaures petits et grands. C'était un site vivant". Grâce à de patientes analyses en laboratoire, la science aidera à reconstituer l'"immense puzzle" que les fouilles mettent au jour. "Mais encore faut-il avoir toutes les pièces", souligne M. Tournepiche.
La dernière découverte en date, un fémur gauche, est d'autant plus remarquable qu'elle est en cohérence avec d'autres gros os trouvés à proximité dans un ensemble - encore incomplet - qui est "probablement" l'arrière-train d'un sauropode, une bête "qui devait faire une trentaine de mètres de long" selon M. Allain. "Plus grand et plus robuste qu'un diplodocus", ajoute M. Tournepiche.
La belle surprise est venue la semaine dernière lorsqu'un jeune doctorant, Maxime Lasseron, a commencé à gratter un "bout d'os" qui allait devenir le monumental fémur. Il paraît d'abord un peu abîmé mais se révèle vite un morceau de choix : "Avec les autres, on se demandait quand on en verrait la fin. On se disait : Oh il y en a encore ! C'est quoi comme os ? Pourvu qu'il soit entier !" "Cela m'a coûté cher car j'avais promis le champagne s'il était entier", s'amuse Jean-François Tournepiche. Ce fémur "est vraiment unique de part sa qualité de préservation, sa fossilisation parfaite, explique Ronan Allain. Il sera plus pertinent au niveau scientifique (que celui de 2010)".
En comparant les deux fémurs, dit le paléontologue, on pourrait apprendre s'il s'agit du même animal ou de la même espèce de sauropode, s'ils étaient contemporains, s'ils vivaient ensemble etc... Et en analysant cet "arrière-train", "on va pouvoir reconstituer la masse musculaire de l'animal, étudier la façon dont il se déplaçait", renchérit M. Tournepiche. Le site d'Angeac est un vrai trésor national qui l'a déjà beaucoup gâté, mais maintenant Ronan Allain "rêve secrètement" d'y trouver des éléments de squelette d'un dinosaure carnivore.
Cette quête aboutira peut-être, car la durée de vie du site charentais vient d'être prolongé : les carrières Audouin, propriétaires des lieux, ont offert aux paléontologues 4.000 mètres carrés de plus à gratter. "Un deuxième cadeau d'anniversaire pour nos 10 ans", glisse Jean-François Tournepiche. "On est occupé pour 30 ans !"
(source texte : https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/paleontologie/un-enorme-os-de-dinosaure-decouvert-sur-le-site-d-angeac-charente_135903)