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Le moulin de la Veyssière - Dordogne Périgord



Depuis la nuit des temps, les Hommes se sont installés sur les bords des fleuves et des rivières qui ont façonnés en dessinant les paysages, les villes et les villages qui parsèment notre bel hexagone. Très vite, la force hydraulique et cette vieille machine se sont démultipliés autour de l'an mil, permettant de s'habiller, fabriquer des matériaux de construction et bien évidemment se nourrir.



Le département de la Dordogne a vu fleurir des milliers de moulins sur l'ensemble de son territoire. Sur les 2700 qu'elle comptait encore au tout début du XIXe siècle, 1500 étaient à roue horizontale, 1100 à roue verticale et seulement 100 moulins à vent étaient recensés. Aujourd'hui, il ne reste malheureusement qu'une trentaine de moulins, vestiges d'un mode de vie et d'un savoir-faire ancestrale que certains tentent de préserver.



Sur la route des moulins, qui cumule sur les terres périgourdines plus d'une cinquantaine de kilomètres, subsiste un moulin sur la commune de Neuvic-sur-l'Isle : le moulin de la Veyssière.



Si l'on parle souvent des fours banaux et que ceux-ci nous semblent familier, la banalité des moulins est omise. C'est pourtant, un élément important de l'histoire des moulins et celui de la Veyssière ne fait pas exception. C'est ainsi que notre regard se porte vers les hauteurs d'une ancienne motte castrale, à la limite ouest du château de Neuvic, pour y voir les origines du moulin.



Le modeste hameau de Frateau, à la limite ouest de la commune de Neuvic, s'était blotti aux pieds du château de Frateau et placé sous la protection de ses seigneurs. Si la première mention du lieu remonte à 1123 lors de l'évocation d'une chapelle "Capelle Sanctae Maria de Fransteus" et que des traces diverses laissent à penser que le demeure seigneuriale est plus ancienne, ce n'est qu'autour du milieu du XIIIe qu'un seigneur est identifié sous le nom d'Arnaud de Frastel.



Deux générations plus tard, Hélie de Frateau donnait naissance à la formidable histoire du moulin de la Veyssière. Formidable, car malgré les siècles et les ventes successives, ce dernier, bien que modifié, nous est parvenu est aujourd'hui le dernier moulin encore en activité sur les bords du Vern.



Depuis ces temps anciens, le petit moulin n'a été vendu qu'à deux reprises, voyant ainsi se succéder à sa tête seulement trois familles. En premier lieu, bien évidemment, les seigneurs de Frateau dont nous venons de parler et à qui nous devons la naissance du moulin de la Veyssière. Par mariage, devenu propriété des Griomard, ceux-ci vendront pour la première fois de son histoire le moulin, en 1729, à Nadal Bleynie.



La seconde et dernière vente remonte au 15 avril 1857. Il y a 166 ans, Jacques Élias, meunier à Sourzac, petit village situé à huit kilomètres au sud de Neuvic, fit l'acquisition du vieux moulin de la Veyssière. Dès lors, chaque génération de la famille Élias, apportant sa pierre à l'édifice, écrivit une nouvelle page de l'histoire des lieux, en même temps que celle d'une belle saga familiale.

Jean et Léon créèrent une boulangerie en 1901, attenante au moulin, Paul, le fils de Léon fut à l'origine de la minoterie en 1933.



Durant les années sombres de la Seconde Guerre mondiale, le moulin continua de tourner malgré l'absence de Paul, déporté pour le Service de Travail Obligatoire (STO) en Allemagne dès 1939. Jusqu'à son retour, c'est son épouse, Louise, qui reprit à bras-le-corps le moulin, inscrivant ainsi la première femme dans l'histoire de la Veyssière.

Après-guerre, en 1947 une nouvelle boulangerie vit le jour, cette fois dans le bourg de Neuvic et en 1951, tandis que Jean-Jacques Élias, le fils de Paul et Louise commença à travailler au moulin, une seconde minoterie fut créée. Lorsque Jean-Jacques reprit le moulin en 1984, la boulangerie du moulin était fermée depuis 1968 et la minoterie depuis 1971.


Après de nombreuses années de dur labeur, Jean-Jacques Élias laissa les clés de son moulin à sa fille Christine, rejointe huit ans plus tard par son fils Paul, qui, plus d'un siècle et demi après l'achat de la Veyssiere par Jacques Élias, continue à faire vivre le savoir-faire de ces aïeux et à produire des huiles d'exceptions, de noix, d'amandes ou encore de noisettes.



Suivant la recette et les mêmes étapes laissées par son quadrisaïeul, les noix sont dans un premier temps broyer par une meule de silex pesant une demie tonne durant trente minutes. Les noix ainsi broyées sont chauffées dans une poêle en fonte, pendant une heure à 80°c avant d'être pressées pour en extraire l'huile. Après trois à quatre semaines de décantage, elle peut enfin faire le bonheur des visiteurs qui auront le plaisir de goûter ces huiles lors des visites.



Depuis notre visite, les huiles produites au moulin de la Veyssière accompagnent nos plats pour le plus grand bonheur de nos papilles.


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